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charlie chaplin

14 décembre 2006

Introduction

Grâce à ses longs métrages, Chaplin a su faire une critique de la société dans laquelle il vivait.  C’est pour cela que nous avons choisi comme thème "l'art, littérature et politique" et pour sujet Charlie Chaplin. Nous allons démontrer en quoi le cinéma de Chaplin est une remise en question de la société du XXème siècle par l’analyse de deux célèbres films ("les temps modernes" et "le dictateur") et par quelles techniques, Chaplin s’y prend-il pour faire passer ses idées.

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14 décembre 2006

"Les Temps Modernes" : résumé

Chaplin incarne son personnage Charlot, ouvrier à la chaine, soumis à la loi du taylorisme. Devenu fou à cause des machines il sera hospitalisé puis, une fois guéri, sera pris pour un leader syndical et envoyé en prison. Là-bas il empêchera une évasion ce qui lui rendra sa liberté. Recommandé par le directeur de la prison, Charlot trouve un travail qu’il perdra à cause d’une maladresse et rencontrera ensuite une orpheline vagabonde dite « la gamine ». Pour elle, il se fait engager comme veilleur de nuit dans un grand magasin où il la fait profiter d’un instant de luxe avant de se faire arrêter injustement comme complice d’un cambriolage. A sa sortie la gamine lui trouve un travail avec elle comme serveur-chanteur. Rattrapés par les policiers de la brigade des mineurs, ils réussiront à s’enfuir et, main dans la main, ils repartent vers de nouvelles aventures.ptemps9

14 décembre 2006

Analyse du film " Les Temps Modernes"

"Les Temps Modernes" est un film muet tourné en 1935 à l'époque du parlant, en effet, Chaplin voulait se démarquer des autres réalisateurs en conservant son cinéma muet. Son originalité est la vision critique et l'exagération. C'est le dernier film de Chaplin avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Il dénonce le travail à la chaîne effectué par les ouvriers, travail qui consiste à reproduire le même objet tout au long de la journée appelé également standardisme, le taylorisme qui est la théorie de la suppression des gestes inutiles et la simplification des autres mouvements, et le fordisme qui en est l'application. Ce travail à la chaîne est effectué à l'époque sans aucune mesure de sécurité comme nous le voyons dans une scène où Chaplin tente de réparer une machine et une faute d'inattention de sa part l'emporte dans celle-ci. Les ouvriers sont constamment surveillés même lorsqu'ils vont aux toilettes par crainte qu'ils fument, scène illustrée par Chaplin lorsqu'il travaille encore dans l'usine où il resserre des boulons. Ces ouvriers sont considérés comme des criminels, et la moindre crise économique les entraînaient au chômage, scène représentée lorsque Chaplin travaille en tant que veilleur de nuit dans un grand magasin et qu'il rencontre ses anciens amis de l'usine qui ont été licenciés et qui veulent cambrioler le magasin pour nourrir leurs familles.

Il veut dénoncer également un droit de grève inexistant à l'époque par le meurtre du père de la gamine lors d'une manifestation communiste. Ces grèves entrainaient des interventions de l'armée car elles n'etaient pas autorisées ce qui a causé de nombreux morts et ne donnait pas d'avancée sociale. Ce droit de grève sera instauré en 1864 ainsi que le syndicat en 1884, l'association en faveur des ouvriers en France. En Grande Bretagne ces droits seront instaurés en 1875 et aux Etats Unis en

Ce n'est plus la destinée d'un homme qui est en cause mais le système social tout entier. A sa sortie aux États-Unis, le film aura un succès mitigé, on accusera Chaplin de sympathie avec le communisme. En Allemagne, le film sera interdit par Goebbels. Il reçoit cependant un accueil enthousiaste en France, en Angleterre et en URSS.

ptemps14 Cette image est une affiche du film "Les Temps Modernes"

14 décembre 2006

Scènes Importantes

Les scènes importantes servent à dénoncer des choses bien particulières dans Les Temps Modernes.

Au début du film il y a une scène où l'on voit Charlot devenir fou à force de resserrer toujours la même pièce du même objet. Il veut dénoncer un travail à la chaîne et une cadence élevée. En effet, les chefs des ouvriers profitaient de leur situation dans l'usine pour les faire travailler un maximum et de plus en plus vite afin d'avoir une importante production.

Une autre scène où l'on voit le père de la gamine se faire tuer lors d'une manifestation et la souffrance de celle-ci lorsqu'elle le voit mort. Ceci dénonce le manque de droit qu'avaient les ouvriers au XIXeme et XXeme siècle. L'interdiction de grève les obligeaient à travailler tout le temps sans jamais se plaindre et en subir les conséquences parfois désastreuses. En effet une cadence trop élevée provoquait beaucoup de fatigue et la moindre erreur d'inattention pouvait leur faire avoir un accident grave.

La scène la plus connue du film est celle de la chanson interprétée par Charlot dans un restaurant où celui-ci oublie les paroles et improvise un texte dans un charabia qui le sauvera et qui plaira aux clients. Cette scène est célèbre par son aspect comique et sa dérision.

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Image du film représentant la gamine lisant les paroles de la chanson inscritent sur la manchette de la chemise de Charlot.

14 décembre 2006

"Le Dictateur" : résumé

Au cours de la première guerre mondiale, un soldat maladroit sauve la vie du valeureux pilote Schultz. Après quelques années, ce soldat devenu amnésique reprend son métier de barbier.
Adenoid Hynkel, qui est devenu dictateur de la Tomanie et ressemblant beaucoup au coiffeur ,institue une discrimination contre les juifs. Or le barbier est lui-même juif. Lors d'une rafle, alors que la Tomanie envahit l'Österlich, Hynkel et le barbier sont mélangés ce qui donne à ce dernier une occasion exceptionnelle de parler à la radio.

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14 décembre 2006

Le but du "Dictateur"

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Dans "Le Dictateur", sorti en 1940, Chaplin décide de parodier Hitler en créant le personnage de Hynkel. Il utilise ce moyen pour dénoncer dans un premier temps  la montée du nazisme qui fut pour la première fois exposé au public à Munich le 24 février 1920 par Adolf Hitler constituant l’idéologie politique du NSDAP (partie national socialiste des travailleurs allemands) unique parti autorisé en Allemagne depuis l’été 1933 jusqu’à la chute du troisième Reich le 8 mai 1945. Ce parti nationaliste visait à rassembler tous les pays et territoires germanophones, pour dominer le reste du monde. Il justifiait ses revendications en alléguant l'appartenance des Allemands à une « race supérieure », la « race indo-européenne » ou « aryenne » : les nazis utilisaient ce terme  pour définir la race humaine qu'ils considéraient la plus pure, la plus supérieure et la plus noble, qui était appelée par certains scientifiques nazis de cette époque race nordique. Ainsi sont présents dans ce film de nombreux éléments rappelant le régime nazi sans pour autant faire directement allusion à Hitler. De ce fait, le symbole nazi : la croix gammée qui fut adoptée par le NSDAP alors qu'il n'était encore que le Parti des travailleurs allemands (DAP), et devint dès 1920 son emblème officiel  n'apparaît à aucun moment du filmmais est remplacée par la double croix.  La croix gammée deviendra le seul drapeau de l’Allemagne le 15 septembre 1935 à l’occasion du congrès de Nuremberg.

Aussi les affichages visibles dans le ghetto juif que les nazis utilisaient comme étape de la « solution finale » visant à exterminer les Juifs, sont écrits en anglais (langue de production du film) et en esperanto pour éviter une allusion directe à l'Allemagne. Ces ghettos servaient comme réserve à Juifs ainsi plus faciles à surveiller, à contrôler, coupés de tout contact avec l'extérieur, transformés en camps retranchés, ou vastes prisons, les ghettos emprisonnaient les Juifs avant d'appliquer la déportation systématique de ceux qui survivaient vers les camps d'extermination qui ont pour finalité l'extermination des juifs et autres personnes qualifiées de « sous-hommes » par le régime nazi. Ces arrestations en masse faite à l'improviste ou de façon organisée par les nazis étaient des rafles qui avaient pour but de faciliter les opérations de police, d'avoir un effet de surprise empêchant les suspects de communiquer entre eux (les premières en France eurent lieu en mai 1941 : 3700 personnes sont parqués dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande). C'est dans ce contexte que le ghetto de Varsovie, composé de plus de 500 000 résidents, sombra dans la misère la plus extrême. Ayant compris que leur sort était sans issue face aux nazis, la population, sans attendre l'assaut des troupes nazies, dans la solitude et l'abandon du monde entier, organisa un soulèvement pour tenter de s'échapper, les armes à la main dans la révolte d’avril-mai 1943. 

Dans un second temps, Chaplin dénonce l'antisémitisme que subissent les juifs. Les nazis classèrent les populations en fonction de ce qu'ils appelaient les « races à éduquer » (les Latins par exemple), les « races à réduire en servitude » (les Slaves, les Asiatiques, les Noirs) et les « races à exterminer » (les personnes de confession ou d'ascendance juive et le peuple tzigane.).  La doctrine nazie qui est raciste donc non scientifique établit une hiérarchie des races qu'on peut résumer de la sorte :
Les Aryens, considérés comme une race supérieure, doivent dominer les autres races. Il s'agit des peuples germaniques et scandinaves (voire britanniques), les peuples libres (races tolérées) composés, d'une part, des autres peuples d'Europe occidentale (les Latins - Français, Espagnols, Italiens - Britanniques, etc.) et, d'autre part, des Japonais. Ils restent très haut dans la hiérarchie des races mais doivent être dominés par les Aryens. Les races d'esclaves comprenant des Slaves, des Africains et des Asiatiques autres que les Japonais. Ce sont des êtres humains mais ils doivent être réduits en esclavage pour servir les races supérieures.
Les Untermenschen, littéralement les sous-hommes c’est à dire les Juifs et les Tziganes considérés comme des races inférieures et nuisibles devant être détruites.
Ils stérilisèrent ou emprisonnèrent aussi ceux qu'ils considéraient comme malades, comme les homosexuels, ou ceux, même allemands, qui étaient considérés comme atteints de maladies héréditaires (cécité, alcoolisme, schizophrénie, etc.), ou de maladies mentales. Après avoir conquis le pouvoir absolu, les nazis éliminèrent entre 5 et 6 millions de Juifs (notamment, mais pas uniquement, à l'aide de chambres à gaz) ainsi que de nombreux Tsiganes, entre 500 000 et 1 million dont 23 000 ont été recensés dans le seul camp d'Auschwitz (camp de concentration situé en Pologne, utilisé entre avril 1940 et janvier 1945 et dont le nombre de morts s’élève de 1 100 000 à 1 500 000 personnes). Ils stérilisèrent aussi 400 000 Allemands et incarcérèrent tous les opposants au pouvoir dans des camps de concentration.

14 décembre 2006

Scènes importantes

Chaplin prend la décision de faire du "Dictateur" un film parlant afin de contrer Hitler qui utilisait la radio comme moyen de propager ses idées. Chaplin le contre ainsi à armes égales. Cette exploitation de la radio par le nazisme est dénoncée dans la scène du premier discours d'Hynkel public : lorsqu'il se lance dans un discours, même les micros s'écrasent, pour lui, debout face au gens, le média n'est plus alors qu'un moyen de transmission entre la foule passive, captivée. Hitler utilisa également le cinéma comme outil de propagande. En effet, le "Triomphe de la volonté" est sans doute l’un des films de propagande les plus impressionnants et les plus novateurs de son temps mettant en scène les manifestations de Nuremberg. Ce film est en effet considéré comme le film hitlérien par excellence, celui dans lequel est la plus valorisée l’idéologie nazie. Il fut réalisé en 1933 par Leni Riefenstahl à la demande du ministre de l'information et de la propagande ( ministère crée en 1933) : Joseph Goebbels, théoricien du nazisme très proche d’Hitler.

Certaines scènes comiques du film se révèlent être des critiques des dictateurs. Ainsi un des passages  le plus comique du film  met en scène le dictateur de Chaplin jouant avec un globe terrestre gonflable, il dénonce par cela le comportement des dictateurs envers le monde : ils manipulent le monde entier, l'occupent et font du Monde leur terrain de jeu. Hitler en est un exemple avec son idéologie totalitaire qu’est le nazisme, son but qui est d’élever la race aryenne au dessus du monde et son ambition de le conquérir : il réussira en posant un ultimatum à l’Autriche à ce qu’elle soit rattaché au Reich le 13 mars 1938, Hitler menace ensuite la Tchécoslovaquie comme pour l’Autriche, Hitler affirme ses revendications en s’appuyant sur les agitations de l’organisation nazie locale, menée par Konrad Henlein. Le Führer évoque le « droit des peuples » pour exiger de Prague l’annexion au Reich des Sudètes (régions de la Bohème et de la Moravie situées le long des frontières du Grossdeutschland), pour éviter la guerre la France et le Royaume-Uni accepteront cette annexion le 29 septembre 1938. Hitler réussira également grâce aux menaces à incorporées le Bohème et la Moravie au Reich le 15 mars 1939. Après l’Autriche et la Tchécoslovaquie, vient le tour de la Pologne. Coincée entre deux nations hostiles, la Pologne de Józef Piłsudski a signé avec le Reich un traité de non-agression en janvier 1934, pensant ainsi se prémunir contre l’URSS. Au printemps 1939, Hitler revendique l’annexion de la Ville libre de Dantzig. En mars, l’Allemagne a déjà annexé la ville de Memel, possession de la Lituanie. Ensuite, Hitler revendique directement le corridor de Dantzig, territoire polonais perdu par l’Allemagne avec le traité de Versailles en 1919. Le 30 août 1939, Hitler lance un ultimatum pour la restitution du corridor de Dantzig. La Pologne refuse. Cette fois-ci, la France et le Royaume-Uni sont décidés à soutenir le pays agressé. Le 1 septembre 1939 marque le début de la Seconde Guerre mondiale qui permettra à Hitler à la suite de la défaite de la France de satelliser les pays de l’Europe centrale : la Slovaquie, le Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie.

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14 décembre 2006

Discours final

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Le discours final est un appel à lutter, à se révolter contre l'antisémitisme; la guerre et la dictature.

Cela commence à voix basse, douce, c'est d'abord dit avec l'air humble de celui qui ne veut de mal à personne. Et puis cela enfle, enfle jusqu'à éclater dans un "unissons-nous" scandé de plus en plus fort.

Puis vient un éloge de certaines techniques, considérées comme bonnes en elles-mêmes : "L'avion et la radio nous ont rapprochés. La nature même de ces inventions est un appel à la bonté de l'homme, un appel à la fraternité universelle, à l'unité de tous. En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d'hommes, de femmes et de petits enfants désespérés, victimes d'un système qui pousse les hommes à torturer et à emprisonner les innocents."

Quand Chaplin parle de « torturer » et « emprisonner » des innocents il fait référence aux personnes déportées dans les camps de concentration et de travail.  Le camp de Dachau fut le premier camp de concentration important construit en Allemagne, l'un des rares construit avant la mort du président Hindenburg en 1934. Il fut tout d'abord le lieu d'internement des opposants politiques, mais il accueillit également par la suite des juifs de Bavière, des prisonniers de guerre soviétiques et des femmes ainsi que des homosexuels et Tsiganes. Il fut mis en service le 31 mars 1933, quelques jours après le vote par le Reichstag des pleins pouvoirs à Hitler.

14 décembre 2006

Deux sortes de sentiments

Pour faire passer ses idées aux spectateurs, Chaplin a su interpréter deux sortes de sentiments: Le comique, ainsi que le tragique.

14 décembre 2006

Le tragique

chaplin_the_vagabondL’entrée dans les œuvres du mode sérieux, permet à la comédie d’impliquer une nouvelle forme du sentiment.


Lors de ces scènes, Chaplin ne dramatise pas la situation. Ce qui permet de mieux raconter l' histoires. Et c’est surtout dans les moments sérieux et tragiques que les choses avancent, et que les événements sont narrés, souvent d’ailleurs hors de la présence de Charlot. Par exemple dans "les temps modernes" lorsque le père de "La gamine" se fait tué lors d'une manifestation des ouvriers.

    Les sentiments sont aussi transmis par l'immobilité du corps de l'acteur (vu que c'est un film muet). Et par la musique qui accompagne la scène.

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